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          LE RETOUR DES ANNEES 1990 Un passé tout neuf

          LE RETOUR DES ANNEES 1990

          On avait fini par vouloir les étouffer dans leur gloubi-goulba, ces enfants des années 1980 vénérant Casimir, Chantal Goya ou Desireless. Depuis le temps qu'ils nous imposaient leur mauvais goût et leur interminable revival… Courage, les années 1990 vont (encore) nous sauver !

          C'est mathématique : quiconque a grandi dans les années 1990 approche aujourd'hui les 25 ou 30 ans. C'est cette génération qui va bientôt tenir les rênes de la société. D'ailleurs, elle se fait déjà entendre. Au Bataclan (une salle parisienne) se tient chaque mois une soirée Culture 90's. Plusieurs gloires de l'époque y ont déjà participé, comme Corona ("This is the rhythm of the night… woouh night… oh yeah…") ou K-Mel, l'ancien leader d'Alliance Ethnik ('Simple et funky', 1995). Plus fort encore, une compilation 'We are the 90's' vient tout juste de paraître. On y croise les Hanson ('MMMbop'), Manau ('La Tribu de Dana'), Gala évidemment ('Freed from Desire'), Ini Kamoze ('Here Comes the Hotstepper'), les 740 Boyz ('Shimmy Shake') ou 'La Macarena' (personne ne se souvient jamais de qui chantait). Cette fois, c'est sûr, les années 1990 sont de retour. Doit-on sauter de joie, se cacher dans un abri atomique ou dire simplement "ouais bon, bof" ? Réponse avec ce petit duel eighties contre nineties.

          Une décennie à réaction

          Eurythmics sur le plateau de MTV en 1985 (c) MTVOpposer les années 1980 et 1990 n'a rien d'illogique : elles se sont toujours détesté. C'est même sur le rejet de la décennie précédente que s'est bâtie la culture 90. Le rock en particulier répercute cet antagonisme. Les années 1980 étaient celles de l'apparence (MTV prend l'antenne le 1er août 1981). On ne demandait pas aux artistes d'être bons, on leur demandait d'être à la mode et d'afficher leur style comme un signe extérieur de richesse, en ces années glorifiant l'argent. Voilà pourquoi tant d'oeuvres ou de looks d'époque ont si mal vieilli : les synthés (Depeche Mode, Eurythmics, Partenaire Particulier), les bas résille en cuir (Madonna, Depeche Mode, Jeanne Mas) et les coiffures étudiées (George Michael, Duran Duran, Depeche Mode) ne sont que quelques exemples de cette culture superficielle. En réhabilitant jeans troués, grosses guitares et cheveux gras, le grunge, premier grand mouvement musical des 90's, voulait rendre au rock un peu d'authenticité. Mission accomplie en janvier 1992, lorsque l'album 'Nervermind' de Nirvana détrône le 'Dangerous' de Michael Jackson, star de l'image par excellence, au sommet des classements américains.

          Nirvana (c) DRDans le sillage du grunge (auquel seront rattachés Nirvana, Soundgarden, Teenage Fanclub, Sonic Youth, Dinosaur Jr ou Alice in Chains), une opposition plus structurée que jamais voit le jour. Les "scènes" supplantent les artistes solo. Le rock alternatif et les radios campus américaines connaissent leur âge d'or. En Angleterre, les labels indépendants explosent : Creation révèle Oasis, autre groupe à guitares - et à cheveux gras -, fer de lance de la brit-pop. Les thèmes abordés dans le rock impriment eux aussi l'exact négatif de ceux des années 1980. Aux grands-messes humanitaires gonflées d'artifices et de bons sentiments, tels que le Live Aid du 13 juillet 1985 ou l'opération USA for Africa ('We are the World'), répondent l'arrogance (la brit-pop) et l'introspection (Nirvana mais aussi les Smashing Pumpkins, Everything but the Girl…). Seul défaut, le rock made in 90's est très conservateur : pour se sortir de l'ornière eighties, Nirvana et Oasis n'ont fait que revenir aux fondamentaux du rock américain et britannique. Mais entre une star lookée "dernier cri" et des musiciens débraillés qui crient tout le temps, on ne peut s'empêcher de préférer les seconds.

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