Accueil FigaroscopeCélèbre › Culture : les raisons d’espérer de Xavier Lardoux, secrétaire général d’uniFrance Films

          Culture : les raisons d’espérer de Xavier Lardoux, secrétaire général d’uniFrance Films

          Culture : les raisons d’espérer de Xavier Lardoux, secrétaire général d’uniFrance Films

          Partenaire du Forum d’Avignon, rencontres internationales de la culture, de l’économie et des médias, qui se tient cette année du 15 au 17 novembre, Evene publie chaque jour une interview d’un acteur culturel. Aujourd’hui, le secrétaire général de l’organisme responsable de la promotion du cinéma français à l’étranger nous donne ses raisons de croire en l’avenir.

          La culture vous donne-t-elle une raison d’espérer ?

          ©Forum d'AvignonConcert Dancing with Andy, ©Forum d'AvignonÀ l’heure où la fréquentation et la production cinématographiques battent des records dans l’Hexagone (216,6 M d’entrées dans les salles françaises en 2011 et plus de 272 films français produits en 2011) et au moment où la part de marché du cinéma national en France demeure très bonne (41% en 2011), il semble que notre cinéma, dont la diversité des genres est sans doute la marque de fabrique, se porte bien, même si ces chiffres ne reflètent évidemment pas de manière exhaustive la réalité d’une économie de prototype, par essence fragile ! D’autre part, si nous regardons au-delà de nos frontières, nous avons beau être loin, très loin, en termes de part de marché mondial du cinéma américain, notre 7ème art continue d’être la deuxième cinématographie à s’exporter dans le monde (statut que nous envient de nombreux pays comme l’Allemagne, l’Italie ou le Japon) avec 72 millions de spectateurs en salle à l’étranger en 2011. L’année 2012 viendra d’ailleurs confirmer cette position avec le succès notamment de deux films français sur tous les continents ( Intouchables avec 23 millions d’entrées hors France et The Artist, couronné de 5 oscars, avec plus de 13 millions d’entrées à l’étranger). Dès lors, si l’on considère la diversité culturelle en général, et cinématographique en particulier, comme l’un des objectifs de toute politique culturelle nationale ou internationale, les résultats évoqués du cinéma français en France et à l’étranger constituent une belle raison d’espérer : les films en question ne sont certes pas irréprochables, mais ils témoignent d’une liberté et d’une variété artistiques rares (du documentaire à la comédie, de l’animation aux films d’époque…) et sont désormais souvent des coproductions (120 coproductions avec 38 pays étrangers différents en 2011) et constituent souvent, à ce titre, une fenêtre ouverte sur le monde.

          Qui incarne le mieux cet espoir ?

          ©Forum d'Avignon©Forum d'AvignonLa raison majeure de cette bonne santé du cinéma français est connue de tous, c’est l’inventivité du système de soutien mis en place après la guerre avec la création du CNC. Cet outil, qui s’est adapté avec réussite aux différentes évolutions technologiques (télévisions, vidéo à la demande, numérisation...) et qui a fait des émules dans de nombreux pays soucieux de leur cinématographie, comme la Corée ou le Brésil, est le garant de ce cercle cinématographique vertueux par lequel le cinéma finance le cinéma, et notamment le plus fragile et le plus audacieux. C’est la diversité des films qui fait la force de notre cinéma, mais c’est aussi la diversité des salles qui le diffusent : notre parc de salles, soutenu par le CNC et par les collectivités locales, est certes historiquement dense, mais il continue à l’être grâce à des opérateurs privés inventifs, grâce à une réglementation imposant la diversité et surtout grâce à des soutiens publics vitaux. C’est donc l’adaptabilité et la pérennité de ce système de soutien redistributif qui est la pierre angulaire d’un cinéma inventif.

          Comment souhaiteriez-vous transmettre cette culture aux générations futures ?

          ©Forum d'AvignonLéquipe, ©Forum d'AvignonL’une des politiques assez exemplaire menée par le CNC, en lien avec les collectivités locales et le réseau des salles à travers la France entière, est celle visant à donner une éducation artistique dans le domaine du cinéma. De la maternelle au lycée, le CNC incite les enseignants à accompagner, à plusieurs reprises dans l’année scolaire, leurs élèves dans les salles de cinéma proches de leur établissement pour voir des films que les élèves n’iraient pas spontanément voir et souvent dans des salles que, spontanément, ils n’iraient pas non plus fréquenter ! Depuis leur mise en place progressive depuis 20 ans, ces actions pédagogiques concernent aujourd’hui près de 1,5 millions d’élèves chaque année en France, soit plus de 10% des élèves français pour un total de 3,6 M d’entrées dans les salles concernées. Si ces résultats sont évidemment perfectibles, ces dispositifs ont le triple mérite de montrer des films éclectiques du monde entier et de former ainsi le regard des futurs spectateurs, d’embrasser tous les élèves sans distinction sociale et de créer un public non seulement immédiat, mais aussi sans doute potentiel à terme, pour des salles différentes. Au-delà de l’intérêt artistique, ces dispositifs pourraient davantage encore être un outil d’apprentissage des langues étrangères car le cinéma est sans doute un des meilleurs vecteurs pour apprendre à connaître un pays et sa langue. Ainsi, ces actions simples mériteraient certainement d’être développées à l’étranger et en particulier au niveau européen, afin d’éviter une uniformisation cinématographique massive. Cette uniformisation, qui s’apparente souvent à une pauvreté cinématographique, est certes déjà effective dans de très nombreux pays, mais elle n’est pas pour autant inéluctable.

          Présentation détaillée du Forum d'Avignon :

          Vos avis
          Votre note :
           
           
          Et aussi en vidéo :