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          PETIT PRECIS DE CULTURE MEXICAINE Traditions et révolutions

          PETIT PRECIS DE CULTURE MEXICAINE

          Au-delà des clichés qui voilent sa complexité, le Mexique est avant tout un pays dont l'histoire mouvementée n'a pourtant jamais cessé d'asseoir des traditions riches et plurielles. Sans doute parce qu'elle est le résultat d'une multitude d'influences, sans doute parce qu'elle s'est bâtie sur les cendres de luttes terribles, la culture mexicaine continue aujourd'hui de fasciner. Panorama.

          Les Aztèques

          Aujourd'hui encore, les origines du peuple aztèque restent obscures, même si l'on remonte généralement au VIe siècle. D'après les légendes, cette civilisation serait née à Aztlan (ville que certains spécialistes considèrent comme mythique) alors que d'autres la situent au sud des Etats-Unis. Guidés par les dieux, les Aztèques auraient erré jusqu'à trouver le lieu propice à la fondation de leur ville, c'est-à-dire lorsque apparaîtrait dans les cieux un aigle emprisonnant un serpent dans ses serres. C'est ainsi que Tenochtitlan, dans la vallée de Mexico, voit le jour en 1325. Les Aztèques se développent alors rapidement, jusqu'à devenir, au XVIe siècle, l'empire le plus puissant que le continent n'ait jamais connu. Malheureusement, l'arrivée de conquistadors espagnols sonnera le glas de cette brillante civilisation, à l'aura toujours mystérieuse.

          Les danses voladores

          Toi aussi, pratique cette danse rituelle mexicaine ! Autour d'un mât d'au moins 20 mètres de haut, regroupe quatre à six danseurs. Au sommet, un musicien s'installe sur une plateforme et joue de la flûte et du tambour pour mener la ronde. Les danseurs grimpent ensuite sur le poteau grâce à une corde puis, une fois arrivés en haut, se jettent dans le vide après s'être - attention de ne pas l'oublier - attaché les pieds aux filins. Ils forment alors treize cercles correspondant aux treize mois du calendrier maya (le fameux 13e mois...). Toujours pratiquée aujourd'hui, même si le métal a remplacé le bois du mât, cette danse symbolise la fertilité de la terre et la régénération du soleil. Ah, et dernière condition : avant de danser, il faut au préalable ne pas avoir bu d'alcool ni avoir eu de relations sexuelles. Des candidats ?

          La fête des morts

          Chaque année, les 1er et 2 novembre, le dia de los muertos - ou fête des morts - est l'occasion pour les défunts de rendre visite aux vivants. Les tombes sont nettoyées et fleuries. Dans chaque maison, les familles érigent des autels sur lesquels sont déposées les offrandes aux morts, notamment les plats qu'ils affectionnaient. Les Mexicains entament leur journée en priant pour les trépassés et la terminent en buvant à leur santé. Fleurs, encens, cierges, photos des disparus, eau bénite et crânes en sucre ou chocolat se mêlent pour donner à cette tradition des couleurs bigarrées. Cette conception festive de la mort est ancrée dans la culture mexicaine depuis la tradition aztèque pour laquelle les têtes de mort, conservées comme trophées, symbolisent à la fois trépas et renaissance.

          La frontière américano-mexicaine

          On a beaucoup parlé de l'action de George Bush en Irak, mais les Mexicains ne portent pas non plus le nouvel ex-président américain dans leur coeur. Promulgué le 26 octobre 2006, le Secure Fence Act propose de renforcer la sécurité à la frontière mexicaine. La solution ? Un mur de 1.200 kilomètres, surmonté de miradors, constamment éclairé, et couronné de centaines de caméras de surveillance. Qualifié de "mur de la honte", cet édifice monolithique, en passe d'être achevé, illustre toute l'ambiguïté des relations frontalières entre les deux pays. La frontière est devenue une zone économique dynamique, surpeuplée, à l'image de la tentaculaire agglomération de deux millions d'habitants qui lie, de chaque côté du Rio Grande, El Paso l'Américaine et Ciudad Juarez la Mexicaine dont la violence fait régulièrement la une des journaux. Mais la frontière est aussi le théâtre des tentatives quotidiennes des clandestins mexicains d'atteindre l'Eldorado. Depuis 1994 et l'application du traité de libre-échange, plus de quatre millions de Mexicains ont quitté leur pays pour travailler sur le sol américain. Paradoxalement, c'est également depuis cette date que les Etats-Unis ont renforcé leur surveillance sur les 3.200 kilomètres qui les séparent de leur voisin. Les candidats sont toujours plus nombreux, les passeurs de plus en plus avides, et les contrôles de la police des frontières américaine de plus en plus violents. Face au manque de réactivité du gouvernement mexicain, soucieux de ne pas aggraver les relations diplomatiques avec son puissant voisin, et comptant sur l'argent des Mexicains travaillant aux USA comme la troisième source de revenus nationale, les ONG se mobilisent. Ainsi, l'organisation américaine Fronteras compasivas approvisionne plus de soixante-dix points d'eau dans le désert d'Arizona pour tenter d'aider les migrants décidés à prendre ce chemin. Une goutte d'eau certes, mais c'est toujours mieux qu'un mur de briques.

          La guerre d'indépendance mexicaine (1810-1821)

          (c) DRManuel Hidalgo, (c) DRMenée principalement par les Espagnols du Mexique (les créoles) lassés d'être écartés du pouvoir au profit des métropolitains incapables de commercer à cause des monopoles favorisant les Ibériques, la révolution mexicaine est, comme toute révolution, le résultat d'une conjoncture complexe. L'influence des idées des Lumières, diffusées clandestinement dans le pays, la fraîche indépendance américaine de 1776, l'arrivée d'un nouveau dirigeant suite à l'invasion de l'Espagne par l'armée napoléonienne ou les impôts toujours plus lourds qui pèsent sur les épaules des locaux sont autant de raisons à un soulèvement violent, qui débouche sur une guérilla de plus de dix ans. Mais s'il fallait retenir une date, ce serait celle du 16 septembre 1810, qui célèbre le jour de l'indépendance du Mexique et marque le "cri de Dolorès" : le prêtre créole Miguel Hidalgo prononce un discours contre le gouvernement espagnol et rallie le peuple derrière lui. Fusillé moins d'un an plus tard, Hidalgo est considéré comme le "Père de la patrie" mexicaine.

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