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          Nelson Mandela : de prisonnier à président, un destin hors du commun

          Nelson Mandela : de prisonnier à président, un destin hors du commun

          Nelson Mandela, disparu hier, avait été fait citoyen d'honneur de la ville de Paris le 28 mai dernier et honoré par l’exposition « Nelson Mandela : de prisonnier à Président » à l'Hotel de ville. Retour sur six dates clé de son destin exceptionnel.

           

          « À l’origine l’exposition Nelson Mandela : de prisonnier à Président a été mise en place par le  Musée de l’apartheid de Johannesburg pour célébrer les 90 ans de Mandela, il y a cinq ans » raconte le directeur du Musée de l’apartheid de Johannesburg, Christopher Till, présent à Paris lors de l’inauguration. Forte de son succès, l’exposition est devenue permanente. Traduite en plusieurs langues, elle a beaucoup voyagé (Argentine, Suède) avant de se poser dans les Salons de l’Hôtel de Ville à Paris. Christopher Till précise que l’exposition n’est pas là pour glorifier Nelson Mandela car il « n’est pas un saint mais un symbole de la lutte contre l’apartheid, le symbole des luttes de chacun. Ici, on présente Mandela comme il est. ». Alors que l'ex-chef d'état est hospitalisé depuis cinq jours, à la suite d'infections pulmonaires à répétition, retour sur le parcours du Prix Nobel de la Paix. Nelson Mandela : de prisonnier à Président, en 6 dates.

          La personne : 1918

          Né en 1918 dans un petit village d’Afrique du Sud appelé Mvezo, Nelson Mandela grandit sous l’autorité des colons britanniques. La question qui se pose alors est : quelles forces ont façonné le jeune Madiba ? L’exposition Nelson Mandela : de prisonnier à Président s’ouvre sur l’enfance de Mandela, sur ce qui a pu lui faire prendre la route qui l’a mené à être une icône mondial. En plus de dévoiler l’intimité de son enfance, l’exposition est, à travers les des photos des différents chefs de la province de l’Eastern Cape ou du village Mvezo, un réel témoignage de l’Afrique du Sud colonisée.

          Le camarade : 1943

          Arrivé à Johannesburg dans les townships noirs (ghettos) avec son cousin Justice, Nelson Mandela rejoint les rangs de l’African National Congress (ANC), organisation nationaliste noire, à peine un an après son arrivée en ville en 1942. Cette partie de l’exposition, mêlant textes et photographies, montre chronologiquement comment Nelson Mandela passe d’africaniste à communiste.

          © Juliette Robert / Institut français© Juliette Robert / Institut français

          Le leader : 1952

          En 1952, Nelson Mandela est élu président de l’ANC dans la province de Transvall. Une photo en grande dimension de Mandela tenant un discours sur les actions à mener contre l’apartheid, lors de la conférence africaine à Pietermaritzburg en 1961, illustre son charisme naissant en tant que meneur de foule. La retransmission de sa première interview en 1961, à la suite du massacre de Sharpeville (dont une photo démonstrative de la violence de la répression est imprimée sur un grand panneau surplombant la salle) est également témoin de son acheminement politique.

          Le prisonnier : 1964

          Les années Robben Island. Nelson Mandela et les 7 autres dirigeants de l’ANC sont arrêtés en plein meeting en 1963. A l’issue du procès, les 8 membres sont condamnés à perpétuité, en 1964. Mandela passera 27 ans en prison. L’exposition montre un reportage vidéo réalisé en 1977 par le régime de l’apartheid sur les conditions de vie des prisonniers de Robben Island, pur propagande visant à prouver que la prison n’était pas un bagne mais plutôt un endroit où il fait bon vivre (voir la photographie de Nelson Mandela tenant sa truelle de travaux forcés à la main). La reproduction, à l’échelle réelle, de sa cellule sur le parvis de l’Hôtel de Ville rappelle que sa détention n’avait rien d’une sinécure.

          © Juliette Robert / Institut français© Juliette Robert / Institut français

          L’homme d’Etat : 1994

          10 mai 1994, Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud. L’exposition revient sur ses cinq années de mandat et sur les différentes initiatives prises par lui et son gouvernement pour faire grandir cette nouvelle démocratie. Elle rappelle notamment son soutien à l’équipe nationale de rugby d’Afrique du Sud, vecteur de l’apaisement entre les noirs et les blancs grâce à sa victoire en finale de Coupe du monde à domicile – voir Invictus, le film de Clint Eastwood.Elle évoque aussi la Commission de Vérité et de Réconciliation (TRC), mise en place pour gracier les auteurs de crimes de l’apartheid, si ceux-ci avouaient publiquement avoir agi pour des raisons strictement politiques.

          L’humain : 2005

          « Mandela a été modelé par la société », raconte Christopher Till. Nelson Mandela n’est pas surhumain, et a également fait des erreurs. L’exposition ne donne pas que dans l’hagiographie et raconte aussi des aspects moins glorieux de Madiba, en rappelant qu’il a délaissé des grands débats comme la vente d’armes en Afrique du Sud ou l’épidémie du Sida – qu’il ne prend en compte que lorsque son fils est diagnostiqué séropositif, en créant l’organisation 46664.

          Nelson Mandela : de prisonnier à Président, du 30 mai au 6 juillet 2013, à l’Hôtel de Ville de Paris, 29 rue de Rivoli, 75004 Paris.

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