Bernard Heidsieck

Bernard Heidsieck, à l'origine du courant de la "poésie sonore" qui privilégie l'oralité, a été vice-président de la Banque française du Commerce extérieur. Membre de la commission Poésie du Centre national du livre (CNL) de 1987 à 1990, il a été président de cette commission de 1992 à 1995. C'est en 1955 que le jeune banquier publie ses premiers poèmes dans le recueil Sitôt dit chez l'éditeur Seghers. D'autres titres suivront, comme Vaduz (chez Al Dante), publié en 1974, né à la suite d'une commande de poème sonore pour l'inauguration d'une fondation d'art à Vaduz, capitale du Lichtenstein.Très vite, il veut imposer un genre poétique, la "poésie sonore", qu'il appelle "la poésie qui sort des livres", celle qui se parle, debout et en mouvement. Il lui préfère d'ailleurs plus tard le terme de "poésie action". "J'ai pensé qu'il fallait reconnecter la poésie à la société (...). Au lieu d'enfoncer le poème dans la page, il fallait au contraire l'en arracher et le projeter vers l'extérieur, vers les auditeurs, vers le public", explique Bernard Heidsieck qui organise en 1976 le premier Festival international de poésie sonore. Une grande partie de son oeuvre parait aux éditions Al Dante qui rééditent en 2009 un volume intitulé Poèmes partitions, accompagné de deux CD, rassemblant les premiers poèmes de l'auteur écrits de 1955 à 1965. En 2013 sont édités ses Tapuscrits (Les Presses du réel). Cet ouvrage, publié suite à une exposition qui a eu lieu à la villa Arson en 2011, rassemble l'intégralité des tapuscrits du pionnier de la poésie sonore, reproduits en fac-similé. En novembre 2014 le Centre national du livre (CNL) annonce sa mort à l'âge de 86 ans.