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          Ernesto Sabato

          Ernesto Sabato

          Ecrivain argentin

          “La raison n'est pas utile à l'existence”

          Biographie d'Ernesto Sabato

          D’aucuns le considèrent comme le « Dostoïevski du roman contemporain espagnol », car ses livres ne cessent d’ausculter l’homme en crise et le sens de l’activité littéraire. Ernesto Sabato naît à Rojas (Argentine) en 1911, dernier des dix enfants d’une famille d’immigrés italiens. Très tôt, il a un sens de l’absolu hérité des romantiques. À 16 ans, il participe aux manifestations en faveur de Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, anarchistes italo-américains exécutés en 1927. En dépit d’une prime passion pour la littérature, il se tourne vers les sciences, et rentre en faculté en 1930, à l’âge de 19 ans. Il éprouve une véritable fascination pour les mathématiques, qu’il considère alors comme des créations suprêmes de l’esprit, au même rang que la musique. Proche du parti communiste, il décide de se rendre en Russie mais s’arrête à Paris, après une profonde déception envers le régime soviétique – les premiers procès staliniens sont pour beaucoup dans sa désillusion. Il obtient une bourse qui lui permet de rester en France et de travailler au laboratoire Curie. En 1938, scientifique le jour, il côtoie les Surréalistes le soir, même si le mouvement décline. À 32 ans, il renonce à la science, écoeuré par la bombe atomique et la génétique. Il publie son premier ouvrage, ‘Uno y el Universo’ en 1945. Le premier de ses trois romans, ‘Le Tunnel’, sort en 1948. Son deuxième roman, ‘Héros et Tombes’, en 1967, est considéré comme son chef-d’œuvre et comme un sommet de la littérature hispanique. Sa dernière fiction, ‘L’Ange des Ténèbres’, reçoit le prix du meilleur Roman étranger à sa sortie en France en 1976. Méfiant à l’égard du régime du général Peron, il dénonce pourtant le renversement de ce dernier en 1955, et les exactions qui suivent. En 1976, il accepte de déjeuner avec le chef de la junte militaire (au pouvoir de 1976 à 1983), responsable de violences et de barbaries. Cette décision lui est reprochée toute sa vie. Mais il publie néanmoins un ouvrage à charge ‘Apologies et Refus’ (1976), et choisit de rester en Argentine malgré les menaces de mort. Il est nommé président de la commission d’enquête sur la disparition de 30 000 opposants pendant la dictature en 1983. En 1984, il reçoit le prix Cervantès, la plus haute distinction littéraire du domaine espagnol. ‘Avant la fin’, en 1988, fait office de mémoires. À la fin de sa vie, il souffre d’une maladie irréversible des yeux, qui l’empêche de lire ou d’écrire. Alors, paradoxalement, Ernesto Sabato se met à peindre. Il s’éteint le 30 avril 2011, à presque 100 ans, dernier géant de la littérature argentine du XXème siècle aux côtés de Borgès, Cortázar et Casares.

          Chroniques & anecdotes

          • Souvenir d'enfance

            Sabato : "Qu'est-ce que vous dites de ce saut qui consiste à se reveiller chaque matin, "faites-moi souvenir à neuf heures" ? C'est ce qu'on disait à la campagne quand j'étais petit. "Se souvenir comme si l'on avait oublié l'existence".

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