Fela Kuti

Figure emblématique de l’afrobeat, du génie musical, de l’engagement politique et du panafricanisme, Fela Kuti devient rapidement une légende dans les années 1970. Après avoir appris le piano aux côtés de son père dès son plus jeune âge, le musicien en herbe fait résonner ses premières notes sur la scène du Trinity College of Music. Le chanteur forme un groupe de jazz accompagné de ses camarades de classe avec lesquels il se produit dans les cafés, sans grand succès. Sa rencontre avec Sandra Smith, militante aux côtés de Malcolm X, révèle son activisme et son enthousiasme à marier musique et politique. Son groupe s’appelle désormais Africa 70, et Fela Kuti entonne ses textes en pidgin avec la volonté de se faire comprendre de son peuple. Le succès est au rendez-vous et se répand à l'échelle planétaire, malgré une censure des médias. La star nigériane signe sous le label EMI et engrange des tubes aussi excellents que ‘Excuse O’, ‘No Bread’ ou ‘Zombie’. Incarcéré pour détention de cannabis pendant cinq ans, il est libéré lorsque le général Buhari tombe. Quelques dates de concerts sont planifiées avant une retraite bien méritée pour l'artiste. Atteint du sida depuis plusieurs mois, l'homme s’éteint en 1997. Mais l’héritage que Fela Kuti laisse derrière lui, avec notamment l'invention de l’afrobeat - un agrégat de funk, de musique africaine et de jazz - n’est pas près de disparaître.