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          Grisélidis Réal

          Grisélidis Réal

          Ecrivain et péripatéticienne suisse

          “La prostitution est un Art, un Humanisme et une Science”

          Biographie de Grisélidis Réal

          Née le 11 août 1929 à Lausanne dans une famille d’enseignants, Grisélidis Réal rejoint son père à l’âge de six ans en Égypte puis en Grèce, jusqu’à ce qu’il meurt trois ans plus tard. Elle rejoint alors sa mère, avec qui elle entretient une relation conflictuelle, en Suisse. Quelques années après, elle entame des études aux Arts Décoratifs de Zurich. Mariée à vingt-ans, elle divorce à vingt-quatre, avec trois enfants sur les bras. Un quatrième naîtra en 1959. Incapable de nourrir sa famille avec son petit salaire d’artiste-peintre, elle se prostitue en Allemagne au début des années soixante, et ce jusqu’en 1970. Une expérience qu’elle partage à travers différents ouvrages, dont ‘Le Noir est une couleur’, le premier, paru aux Éditions Balland en 1974. La revue ‘Écriture’ avait auparavant publié quelques uns de ses textes. C’est à cette même époque qu’elle s’engage pour la défense des travailleuses du sexe. Elle sera l’une des meneuses de la « Révolution des prostituées » à Paris, en juin 1975. Cinq cents femmes s’étaient retrouvées pour l’occasion au sein de la Chapelle Saint-Bernard pour réclamer la reconnaissance de leurs droits. Effrontée, Réal exige qu’apparaisse la mention « péripatéticienne » sur tous ses documents officiels. Elle reprend d’ailleurs la prostitution en 1977, en Suisse où elle prône encore la « Révolution ». En 1982, elle devient la co-fondatrice d'une association d'aide aux prostituées (l’Aspasie) avant de créer un centre international de documentation sur ce qu’elle appelle son « second métier » dans son appartement des Pâquis (quartier de Genève). Militante jusqu’à sa mort (le 31 mai 2005), elle tente de faire évoluer le statut des prostituées en multipliant les interviews et les apparitions dans les conférences internationales. Elle n’hésite d’ailleurs pas à intervenir à plusieurs reprises au sein des universités. Pour elle, le tapin joue un rôle social dans nos sociétés. Dans la préface de ‘Carnet de bal d’une courtisane’, paru aux Éditions Verticales en mars 2005, elle évoque « un Art, un Humanisme et une Science », tout en admettant l’ignominie de son travail. En octobre 2008, soit trois ans après sa disparition, paraît ‘Suis-je encore vivante ? Journal de prison’ (éd. Verticales), l’un des manuscrits découverts par ses enfants. Elle l’aurait écrit lors de sa détention en Allemagne. Elle y avait été arrêtée au début des années soixante pour avoir vendu de la marijuana à des soldats américains. En 2009, son corps est transféré au cimetière des Rois à Genève. Son ultime provocation.

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