Joan Bennett

Beauté brune, fragile et mystérieuse, Joan Bennett avait un je-ne-sais-quoi de plus que son aînée et actrice, Constance Bennett. A séduction égale avec Hedy Lamarr, Joan Bennett a bâti sa carrière avec des rôles de créature venimeuse. Initiée au théâtre par des parents comédiens, Joan Bennett suit de loin sa grande soeur alors lancée au cinéma. Le parcours est long pour Joan alors un brin affadie par un blond platine en vogue, ce qui lui permet tout de même de tourner son premier film à 19 ans, ‘Bulldogs Drumond’. Après toute une série de rôles relativement fades, la chance vient enfin à elle quand elle intègre le casting des ‘Quatre filles du docteur March’ en 1933. Fortement pressentie pour incarner Scarlett O’Hara, le rôle lui échappe de peu. Mais Joan Bennett se remet vite de sa déception : arborant désormais une chevelure de jais faisant ressortir sa personnalité, elle est plus convaincante que jamais dans ‘La Femme aux cigarettes’ au point que Fritz Lang l’engage pour ses films ‘Chasse à l’homme’ en 1941, ‘La Femme au portrait’ en 1944 et‘ La Rue rouge’ en 1946, faisant de l’actrice une héroïne au tempérament duel et troublant venant hanter les films noirs… Infidèle pour Jean Renoir dans ‘La Femme sur la plage’ en 1947, victime de chantage dans ‘Le Secret de la dernière porte’, mère tourmentée pour Max Ophül dans ‘Les Désemparés’. Les années 1950 offrent à l’actrice des rôles plus légers ; ainsi Joan Bennett aura pour progéniture au cinéma Elisabeth Taylor dans ‘Le Père de la mariée’ et ‘Allons, donc, papa !’, autre brune tapageuse, et sera deux fois l’épouse de Spencer Tracy… Après le succès de la série ‘Dark Shadows’, elle tourne une dernière fois en 1977 dans ‘Suspiria’ de Dario Argento et meurt d’une attaque cardiaque en 1990.