Jules Chéret

Pionnier dans l'art de l'affiche publicitaire, Jules Chéret suit d’abord des cours à l'Ecole des beaux-arts et séjourne en Italie. Formé à la lithographie durant trois ans, il est ensuite engagé comme ouvrier dans une entreprise spécialisée dans les images religieuses. L’artiste s'inscrit aux cours du soir de l'Ecole nationale de dessin, où son professeur Horace Lecoq de Boisbaudran lui enseigne l'esquisse de mémoire. Très influencée par Watteau, sa peinture exalte la gaieté et une esthétique du mouvement, influençant considérablement le style d’artistes de l’époque comme Toulouse-Lautrec ou Pierre Bonnard. Ses compositions mettent en scène des “cherettes”, des femmes gracieuses et coquettes. Il séjourne à Londres en 1854, avant de créer quatre ans plus tard une affiche très remarquée pour l’opérette ‘Orphée aux enfers’. En 1859, il retourne à Londres, où il se passionne pour Turner et fait la connaissance du parfumeur Eugène Rimmel pour lequel il conçoit des étiquettes et des décors floraux. Ce n’est que sept ans après qu’il ouvre son premier atelier de lithographie à Paris, où il réalise des centaines d'affiches, lesquelles, conçues pour les Folies Bergères comme pour le musée Grévin et les grands magasins de l’époque, constituent un précieux témoignage de la Belle Epoque. Gouache, pastel, dessin, céramique, lithographie : l’artiste se distingue en outre par sa polyvalence, comme le prouve sa première exposition personnelle au théâtre de la Bodinière à Paris. Le peintre réalise aussi des décorations murales colossales chez de riches propriétaires, notamment pour la villa la Sapinière appartenant au baron Vitta, le salon de l'hôtel de ville de Paris ou le rideau de scène du théâtre du musée Grévin, qui illustre Pierrot et Colombine dans un tourbillon de couleurs. Egalement lauréat de la médaille d'or à l'Exposition universelle et chevalier de la Légion d'honneur, Jules Chéret s’impose donc comme le créateur de l'affiche moderne.