Kader Attia

Enfant, Kader Attia n'aime pas l'école. A onze ans il vend du tissus au marché de Sarcelle où il décortique le monde qui l'entoure. Jusqu'à ses quinze ans, l'adolescent baigne dans ce milieu hétéroclite et ne semble apprendre à l'école qu'à gribouiller sur les coins de table. Rien d'exceptionnel. Sauf que ce désamour ne naît pas pour rien, que cette soif de dessin n'a rien d'un simple passe-temps ou d'un manque d'assiduité. Chrétien, juif, musulman, d'origine algérienne et banlieusard, Kader Attia grandit dans une France des années 1980 pleine de préjugés et socialement cloisonnée. Il reste scolarisé uniquement pour décrocher son baccalauréat afin d'intégrer une école d'art. Il obtient le diplôme de l'école Duperré et voyage. Il croise la route de ces victimes anonymes de l'exclusion sous toutes ses formes, à l'image de ces transsexuels algériens chassés de leurs pays pendant les guerres civiles. L'ostracisme le révolte et les souffrances endurées pendant son enfance lui servent de matière pour créer. Depuis la fin des années 1990, il produit ainsi des oeuvres qui sont à l'image de sa personnalité et de son vécu : riche (création de la marque 'Hallal' en vente à la galerie Kamel Menour, utilisation de matériaux divers comme pour 'Flying Rats', sa célèbre installation mettant en scène des enfants dévorés par des pigeons, qui l'a révélé pour de bon au monde de l'art lors de la Biennale de Lyon de 2005), protéïforme (installations, photographies, vidéos...), et surtout universel. Désormais présenté dans les plus grandes foires d'art contemporain (ArtBasel, Fiac...) et les galeries les plus prestigieuses (Kamel Mennour, Christian Naguel, Saatchi Gallery) ou encore l'Institute of contemporary art de Boston, Kader Attia est un artiste majeur de la scène française et internationale.