Linda Lovelace

Avec Marilyn Chambers, Linda Boreman dite Lovelace est l’une des “pionnières” du cinéma pornographique. Naissance dans le Bronx, enfance martyrisée, mariage à 19 ans avec un proxénète mafieux : c’est un destin cauchemardesque qui semble attendre la jeune femme. A l’âge de 21 ans, contrainte par son bourreau de “manager” et d’époux, elle s’improvise actrice clandestine de loops (courts métrages X) et modèle pour l’une des photographes de Playboy, Bunny Yeager. Mais c’est en 1972, devant la caméra de Gerard Damiano, ancien coiffeur reconverti en pornographe que son image de reine du X explose. Rebaptisée Lovelace et surtout “Gorge profonde”, depuis le film éponyme dans lequel elle interprète une femme dont le clitoris se situe dans la gorge, l’actrice devient le symbole de la libération sexuelle. A l’origine destiné à une diffusion confidentielle, le film traverse les Etats-Unis et provoque une vive polémique qui mène la jeune femme jusqu’au tribunal où elle plaide coupable afin d’alléger sa peine. Si elle poursuit ponctuellement sa carrière avec ‘Gorge profonde 2’, ‘The Confessions of Linda Lovelace’ ou encore ‘Linda Lovelace for President’, l’actrice coupe les ponts avec le monde de la pornographie à la fin des années 1970 pour se joindre à la lutte féministe de l’époque. Reniant son passé de “hardeuse”, Linda Lovelace engage une lutte contre l’industrie du X dès la parution de son autobiographie ‘Ordeal’ en 1980, dans laquelle elle relate la violence extrême de son ex-mari. En 2002, après des années de descente aux enfers, elle pose de nouveau pour un magazine de charme avant de périr dans un accident de voiture. En 2010 démarre la production du biopic ‘Inferno’, retraçant son existence déchue.