Martial Solal

Alors qu’il fait son service militaire au Maroc pendant la Seconde Guerre mondiale, Martial Solal commence par jouer dans les mess pour les soldats américains. En 1945, il devient professionnel et s’installe à Paris cinq ans plus tard. Il joue avec de nombreux jazzmen comme Aimé Barelli ou Benny Bennett et participe à de nombreux enregistrements, parfois sous le pseudo de Jo Jaguar. En 1951, il crée un quartette avec Roger Guérin, Paul Rovère et Daniel Humair. Il enregistre quelques titres alimentaires et compose pour la télévision et le cinéma. Après quelques succès en 1957, il crée un trio trois ans plus tard avec Guy Pedersen (contrebassiste) et Daniel Humair (à la batterie). Ce trio reste célèbre, notamment grâce à une contrebasse mélodique et les nouvelles techniques de Daniel Humair. Parallèlement, il accompagne le guitariste Jimmy Gourley pendant plusieurs mois, jouant un répertoire différent tous les soirs, et maîtrisant ainsi les thèmes et harmonies de tous les standards. Le producteur américain George Wein le repère et le présente en 1963 à des festivals de San Francisco, New York et Montréal. Cela aurait pu être le début d’une carrière remarquable mais Martial Solal, marié et père de famille, préfère renoncer au rêve américain. Néanmoins, de prestigieux réalisateurs comme Jean-Luc Godard ou Orson Welles lui confient les musiques de leurs films. Martial Solal est également connu pour son talent de présentateur et son humour. On se rappelle de ses compositions : ‘Leloir m’est cher’ ou encore ‘L’Allée Thiers et le poteau laid’. En 1997, à la suite de l’album ‘Just Friends’, il tourne en trio avec Gary Peacock et Paul Motian, puis crée son duo actuel avec les jumeaux François et Louis Moulin. En 1999, le musicien reçoit le Jazzpar Prize, considéré comme le prix Nobel du jazz, qui clôt l’impressionnante liste des distinctions qu’il a reçu : entre autres, le prix du Président de la République, une victoire de la musique ou encore le prix Django Reinhardt, saluant une carrière bien remplie.