Nikolaï Kolyada

Originaire de l’ex-URSS, Nikolaï Kolyada s’initie très tôt à l’art dramatique dans l’école d’Ekaterinbourg. Il y entre en 1973, sans savoir que, vingt ans plus tard, il y fondera son propre théâtre. Après avoir approfondi sa formation à l’institut de la littérature de Moscou, il est admis dans plusieurs cercles littéraires grâce auxquels il développe sa passion pour l’écriture. Une passion qui se traduira par un répertoire de plus de quatre-vingt dix pièces et qui fera de lui l’un des dramaturges les plus prolifiques et les plus influents de Russie dès la fin des années 1980. Il est depuis devenu une référence. Pour preuve, l’un de ses premiers textes, ‘Murlin Murlo’’, écrit à cette époque, était encore joué à Moscou en 2009. Son esthétique très personnelle, mélange de beauté et de laideur, d’ordre et de désordre, le place souvent en avant-gardiste. Il va parfois jusqu’à joncher le plateau de détritus ou mettre en scène une vingtaine de comédiens à la fois, comme dans son adaptation de ‘Hamlet’ (2010). Mais c’est avant tout de la littérature classique russe qu’il se réclame. De celle qui célébrait les “originaux”. De ‘La Polonaise’ d’Oginski (1994), dans laquelle une ancienne prostituée court après sa jeunesse perdue, au ‘Révizor’ de Gogol (2010), dans lequel l’arrivée d’un bourgmestre fait surgir magouilles et abus de pouvoir, tout son théâtre représente des personnages marginaux ou sordides, et explore la misère de la condition humaine pour en extraire la poésie. Une vision que Nikolaï Kolyada transmet aux apprentis dramaturges d’Ekaterinbourg pour qui il est désormais un maître du théâtre russe.