Professeur Choron

Fils d'une garde-barrière d'Aubréville et d'un cheminot mort quand il avait 11 ans, Georges Bernier vit une adolescence tumultueuse. A 20 ans, il s'embarque pour l'Indochine mais revient malade et ne peut repartir comme parachutiste. Mais, une petite annonce parue dans France Soir le propulse colporteur de Zéro, dont il devient directeur des ventes. Zéro, dont l'esprit jure avec les journaux satiriques de l'époque, compte dans sa rédaction Cavanna et le dessinateur Fred, mais aussi Cabu, Topor. En 1957, le journal est rebaptisé Cordées. Mais tous rêvent de faire "un canard qui dirait tout, les choses les plus secrètes". C'est ainsi que naîtra, en 1960, Hara-Kiri, auquel participent les rédacteurs, dessinateurs et colporteurs de Cordées. Devenu en 1961 un "journal bête et méchant", il tire à plus de 25.000 exemplaires. Mais le ton du journal déclenche l'ire des censeurs. Il est interdit. Une fois l'interdiction levée, le journal reprend ses provocations de plus belle. Les créateurs d'Hara-Kiri lancent en 1969, Charlie Hebdo, frappé à son tour par des mesures d'interdiction. Hara-Kiri finit par déposer le bilan en 1985. Dix ans plus tard, Gébé, Cabu et Philippe Val décident de ressusciter Charlie Hebdo, mais ne font pas appel au professeur Choron, qui leur intente un procès. Georges Bernier lance alors son propre hebdomadaire satirique, La Mouise, qui ne rencontre pas le succès escompté et disparaît.