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The Kinks
“J’ai survécu aux stupides sixties, aux sordides années 1970 et aux détestables années 1980”
Biographie de The Kinks
Plus encore que les Beatles ou les Who, les Kinks incarnent à eux seuls tous les thèmes, toutes les images, toute la mythologie de la pop anglaise. D’abord authentiques mods, ces rejetons de la working-class qui arpentaient les rues de Londres en singeant les manières distinguées des petits bourgeois, les frangins Ray et Dave Davis ont par la suite orienté leur musique vers une célébration nostalgique de l’Angleterre de leur enfance (quand même les Pretty Things et les Rolling Stones s’accrochaient au wagon hippie), creusant un gouffre encore visible aujourd’hui entre le nombrilisme anglais (Specials, Smiths, Blur) et les rêveries psychédéliques (de Pink Floyd à Mercury Rev). Avec ‘You Really Got Me’ en 1964, les ‘Branchés’ ont inventé le hard rock et posé les bases du punk. Quant aux textes de Ray Davies, réalistes et centrés sur un personnage dépeint avec sarcasme (‘Autumn Almanac’, ‘Sunny Afternoon’, ‘Waterloo Sunset’, ‘She’s Bought a Hat Like Princess Marina’), ils ont servi de modèle à d’autres chroniqueurs de l’Angleterre quotidienne, le Jam Paul Weller, Morrissey ou Jarvis Cocker de Pulp. L’aîné des Davies a même abordé dans ‘See My Friends’ ou ‘Lola’ les thèmes du travestissements et de l’homosexualités, qui seront repris par le glam rock (David Bowie, T.Rex, Roxy Music). Réaliste, sociale, ambiguë, la pop anglaise tenait sa définition. Voilà peut-être pourquoi les Kinks n’ont jamais réussi à s’installer dans les charts américains pendant la British Invasion.