Théodore Chassériau

Théodore Chassériau vit ses premières années sur l'ile de Saint Domingue élevé par sa mère, Marie-Madeleine Couret de la Blaquière, issue d'une famille de colons. Son père consul de France à Porto Rico est peu présent et décède quelques années plus tard laissant la charge de la famille à son fils aîné Frédéric, lequel fait revenir ses frères et sœurs à Paris en 1822. De 1830 à 1834, Chassériau a pour professeur Jean-Auguste-Dominique Ingres qui décèle très tôt les grands talents du jeune Théodore à qui il prédit qu'il sera "le Napoléon de la peinture". Nommé directeur à la Villa Médicis, Ingres lui propose de le suivre à Rome, offre que Chassériau décline. Les relations entre le maître et son élève seront rompues à jamais. Il termine son apprentissage seul. En 1839 alors âgé de 20 ans, Chassériau commence à exposer au salon avec ‘Suzanne au bain’. Il se lie d'amitié avec Théophile Gauthier qu’il rencontra la première fois quand il avait 14 ans. Gauthier sera un ardent défenseur de son œuvre. Admirateur de Delacroix, Théodore Chassériau se sent attiré par l’Orient. Sur l’invitation du Calife de Constantine Ali Ben Ahmed, il se rend en Algérie en 1846. Les scènes de combats de cavaliers arabes et les scènes de vie des femmes à Alger montrent combien Chassériau maîtrise le mouvement et est un grand coloriste. Chassériau aime les femmes et leur compagnie. Il a crée un type de femme reconnaissable parmi toutes. Elles sont étranges, d’une extrême sensualité et dotée d’un torse long et mince, comme en témoigne ‘Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus, dit La toilette d'Esther’ accrochée au Musée du Louvre. Qualifié de Napoléon de la peinture par son maître Ingres, Théodore Chassériau a pour amis Théophile Gautier, la comédienne Alice Ozy (dont Victor Hugo lui jalousait les faveurs), ou encore Alexis de Tocqueville. Chassériau meurt prématurément à l’âge de 37 ans en 1856. Gustave Moreau réalisera en hommage à son ami et peut-être "maître" le très beau tableau "le jeune homme et la Mort" (Musée d'Orsay). En 2014, 90 ans sa correspondance avec ses amis Théophile Gautier, Alexis de Tocqueville, la comédienne mondaine Alice Ozy,…, dans le Paris artistique du 19ème siècle sont publiées dans l'ouvrage Chassériau – Correspondance oubliée, disponible sur amazon.fr.