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          Alton Ellis

          Alton Ellis

          Chanteur jamaïcain

          “Je chante depuis que j’ai quitté l’école. La musique me tient en vie.”

          Biographie d'Alton Ellis

          Même mort, Alton Ellis n’a eu droit qu’à une reconnaissance par procuration : le seul fait de gloire que lui ont attribué les médias ayant évoqué sa disparition se limitait à avoir influencé Bob Marley en sa qualité de "pionnier du reggae", un qualificatif suffisamment flou pour pouvoir être réutilisé à chaque fois qu’un vieux chanteur jamaïcain disparaît. Alton Ellis n’est pourtant pas qu’un vieux chanteur jamaïcain. Au milieu des années 1960, alors que le déclin du ska annonce l’avènement d’une génération d’interprètes prodigieux (Ken Boothe, Bob Andy, Slim Smith), il est celui qui, avec le titre ‘Rock Steady’, va donner son nom au nouveau courant musical à la mode. Son succès perdurera jusque la décennie suivante, Alton n’ayant même pas besoin de s’accrocher de façon trop grossière au wagon rasta pour survivre à l’arrivée du reggae (à l’inverse de nombreux chanteurs rocksteady). Parmi les chefs-d’œuvre enregistrés à cette époque, tous ont en commun leur délicatesse mélodique et la ferveur du chant de leur interprète : ‘Breaking up’, ’You Said it Again’, ‘You Made me Happy’, ‘Can I Change my Mind’ ou ‘I’ll be Waiting’. Hélas, alors que les DJs jamaïcains n’ont eu de cesse de le sampler, Alton Ellis ne roulera jamais sur l’or. Hors de l’île, sa notoriété reste même confidentielle. Sa voix élastique, son allure altière et la beauté de ses chansons auraient pourtant dû en faire l’égal des vedettes soul américaines telles que Marvin Gaye, dont il est un peu l’équivalent jamaïcain.

          Chroniques & anecdotes

          • Alton se fait label

            Dans les années 1960, la rivalité entre Studio One, le label de Sir Coxsone Dodd, et Treasure Isle, celui de Duke Reid, s’apparentait à celle qui oppose deux clubs de foot. Alton Ellis, qui, tel Charles de Gaulle, est au-dessus des labels, enregistra pour les deux producteurs au cours des années 1960. La décennie suivante, le chanteur produira lui aussi quelques titres (pour lui et pour d’autres) sur son label Alltone.

          • Ce soir, Alton vous met le feu

            Au début de sa carrière, les disques du chanteur étaient référencés "Alton Ellis & the Flames", du nom du groupe qui l’accompagnait sur scène et en studio. Une référence non dissimulée aux Famous Flames de James Brown.

          • Influence

            ‘I’m Still in Love’ est l’un des classiques du répertoire d’Alton Ellis. Mais plus que son succès lors de sa sortie en 1967, c’est la quantité de morceaux qui en ont réutilisé le "riddim" (rythme) qui est impressionnante. Le duo Althea & Donna se hissera en tête des classements anglais en février 1978 avec l’adaptation ‘Uptown Top Ranking’, avant que Sean Paul et la chanteuse Sasha n’en donnent à leur tour une version en 2002.

          • Une famille en or

            La sœur d’Alton Ellis, Hortense, était elle aussi une chanteuse célèbre dans la Jamaïque des années 1960. Elle a d’ailleurs interprété quelques titres du répertoire de son frère et enregistré plusieurs duos en sa compagnie. Leur frère Leslie faisait partie des Flames, le groupe qui accompagnait Alton. Enfin, Noel Ellis, le fils du chanteur, a également enregistré quelques très bons morceaux reggae dans les années 1970 (‘Stop your Fighting’ ou ‘Hail Selassie’).

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