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          Izis

          Izis

          Photographe lituanien

          Biographie d'Izis

          Contemporain méconnu de Doisneau et de Ronis, Izis, de son vrai nom Izraëlis Bidermanas, est resté en marge de la popularité monstrueuse des grands photographes dits “humanistes”. Pendant les années 1950, il figure pourtant parmi les représentants les plus éminents du mouvement, arpentant comme ses acolytes les rues de Paris pour saisir le climat de l’après-guerre, au détour des ponts gommés par la brume et au bout des lèvres d’amants enlacés. Ses clichés connaissent alors un succès fou : son ‘Paris des rêves’ (1950), livre d’images nourri de poèmes d’écrivains (Breton, Cocteau…), est vendu à plus de 170.000 exemplaires. En 1951, le musée d’Art moderne de New York lui consacre même une exposition personnelle. C’est le sommet de la gloire pour ce Lituanien immigré en France en 1930 pour fuir la persécution antisémite, et dont la carrière commence en 1933 dans un studio du 13e arrondissement. De modestes débuts interrompus par la guerre, durant laquelle Izis se réfugie dans le Limousin avant d’être arrêté, emprisonné et torturé par les nazis, puis libéré par la Résistance. Ce n’est qu’après le conflit que cet ami de Jacques Prévert affirme son style photographique, tout en se frayant une place dans les milieux artistiques et intellectuels de Paris. Les expositions s’enchaînent, les publications également (dont le superbe ‘Cirque d’Izis’, 1965), alors qu’il travaille comme photoreporter pour Paris Match. Pourquoi cette carrière florissante sombre-t-elle donc dans l’oubli ? Peut-être parce qu’Izis décède en 1980, avant la grande popularisation des “humanistes”. Peut-être aussi parce que ses images dégagent un spleen viscéral, rare chez ses contemporains. Peu importe, pour l’Hôtel de ville de Paris, cet effacement ne se justifie pas : voué à sortir Izis de l’ombre, il lui dédie en 2010 une grande exposition.

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