José Clémente Orozco

Ingénieur agronome, révolutionnaire et peintre, José Clémente Orozco rencontre l'art à l'Académie San Carlos, où il se passionne pour le caractère charnel de la peinture de Michel-Ange et la force qui se dégage des statues grecques. Chose assez impromptue, il devient, malgré sa passion pour l'art et ses qualités plastiques, ingénieur agronome. Mais il revient à sa passion première en faisant des illustrations dans la revue 'La Vanguardia' où il se distingue par son style satirique, brute et novateur. Dans un climat de revendication sociale issue de la révolution de 1910 (auquel il se rallie en 1919), il remarque la puissance de propagande des images et devient avec Diego Rivera et David Alfaro Siqueiros, un membre du Muralisme. Ce mouvement se donne pour ambition de créer un art monumental, héroïque, humain et populaire, porté par l'exaltation de la conscience nationale. Son style pictural découle de son attrait pour le libidineux, la robustesse du corps humain et sa vision révoltée sur la condition humaine. Ses tableaux sont injectés de couleurs violentes telles que le rouge sang, le bleu nuit ou le noir, dans lesquels sont mis en scène des corps démembrés, des machines, des armes de guerres, des squelettes, tout cela dans un style baroque et expressionniste. Mais leurs forces résident surtout dans leur monumentalité et dans la valeur symbolique des supports utilisés (les plafonds d'églises, les murs des universités). L'oeuvre de José Clémente Orozco reste aujourd’hui une pièce majeure du mouvement muraliste et de l'histoire de l'art mexicain du milieu du XXe siècle.