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          49e ANNIVERSAIRE DE LA POUPEE Barbie sur le divan

          49e ANNIVERSAIRE DE LA POUPEE

          Bastion culturel ou cultuel ?

          Jusqu'en 1990, la seule version existante dans les publicités de Barbie a le teint clair et les yeux bleus. Il est temps de diversifier cette image. Aussi la firme Mattel développe alors des poupées d'ethnies différentes dans les spots publicitaires. En fait, dès 1967, Mattel lançait un modèle noir : Fancie, à laquelle se sont ajoutées Marina, l'Asiatique, Térésa, l'Hispanique et Christie et Steven, le couple noir. Rapidement Barbie dépasse la question ethnique pour prendre une dimension nationale : c'est l'arrivée des poupées italiennes, hollandaises, espagnoles, japonaises… Et soucieuse de ne froisser personne, ni aucun groupe, la société Mattel commercialise même un Ken portant un costume et une boucle d'oreille, pouvant suggérer son homosexualité. C'est la valse des clichés. Mattel existe donc aussi par la controverse, mais tant que les chiffres d'affaires s'arrondissent, pourquoi se plaindre ?

          Néanmoins, les altercations peuvent prendre une certaine ampleur et Barbie sert même des causes religieuses. Aussi, la propagande islamiste qualifie parfois Barbie de "poupée juive" à cause des origines ashkénazes de sa créatrice. Représentante de comportements féminins non conformes à la morale musulmane, la figurine est interdite en Arabie saoudite. Pour justifier cette décision, le comité pour la propagation de la vertu et la prévention du vice des Emirats arabes réunis a expliqué : "Les poupées Barbie juives, avec leurs vêtements révélateurs, leurs postures, accessoires et outils honteux sont un symbole de la décadence de l'Occident perverti. Prenons garde à ces dangers et faisons très attention." (1)

          Il n'en reste pas moins que Barbie est l'un des jouets les plus vendus au monde. D'après Mattel, plus de 650 millions de poupées ont été vendues depuis 1959. En moyenne, les petites filles américaines possèdent sept poupées, les petites Françaises, deux et les Italiennes et Allemandes, trois. Devenu un objet culte, Barbie fait également le bonheur de collectionneurs qui possèdent jusqu'à 11.000 figurines. Certaines, en tirage limité, portent des tenues réalisées par les plus grands couturiers : Versace, Christian Dior ou encore Yves Saint Laurent.

          Attention, jouet dangereux

          (c) Mattel Inc Outre les récupérations religieuses, les conflits pour l'image qu'elle véhicule, Barbie fait aussi perdre la tête aux médecins. Pour les psychologues, cette poupée insuffle un rapport enfant-poupée complètement modifié. Barbie n'est pas une poupée que l'on cajole et que l'on materne. C'est un gage de maturité et de corps de femme. Elle s'impose comme un modèle pour de nombreuses petites filles. C'est là que le danger pointe. Car la poupée devient référence de la beauté parfaite. Les médecins tirent la sonnette d'alarme et expliquent que les dimensions de la poupée sont humainement impossibles à obtenir. Ses mensurations en font un monstre de la nature : aussi, son tour de taille, proportionnellement à sa hauteur, est 39 % plus faible que celui d'une anorexique. Et selon plusieurs études anthropomorphiques, moins d'une femme sur cent mille s'approche des mensurations de Barbie. Educateurs, psychologues et médecins pensent que la figurine influence les enfants car elle est davantage perçue comme une personne à part entière que comme une poupée. Aussi certaines enfants tombent dans l'anorexie dès l'âge de 6 ans. En 1993, L'Humanité publiait une photo d'une jeune fille "passée 18 fois en quatre ans sur le billard des chirurgiens esthétiques pour pouvoir ressembler trait pour trait à son idéal de la beauté féminine : la poupée Barbie". Ce cas extrême d'identification montre malheureusement à quel point le phénomène Mattel dépasse son simple rôle de jouet. Plus dangereuse que Chuckie, Barbie a de nombreuses victimes dans son sillon parfumé…

          Sur Hollywood Boulevard Barbie serait la proie rêvée des paparazzi. Et Paris Hilton aurait bien du souci à se faire. Mais pas besoin d'être de chair et de sang pour agiter les foules ou susciter le désir. Du haut de ses 29 centimètres la créature de plastique sert d'exutoire aux mères frustrées et de modèles aux petites filles. Avec son sourire d'ange la blondinette est un poison perfide et suscite bien des controverses. Il y a peu de risque pour que Mattel s'inquiète de tant de critiques. L'enjeu économique est trop monstrueux pour être ébranlé par quelques diatribes, mêmes justifiées. Au royaume de Barbie, pas de politique. Une seule philosophie : voir la vie en rose…

          (1) Source : Foxnews.com

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