Manuel Valls, © Jean-Philippe BaltelManuel Valls
Trop à droite pour une partie de la gauche, Manuel Valls monte dans les sondages débats après débats. Si son cheval de bataille reste le désendettement, il se défend plutôt bien aussi sur la question culturelle. Au cœur de son projet : le développement de l'activité artistique à l'école, la mise en place d'une "taxe Tobin numérique" pour remplacer Hadopi et l'organisation d'États généraux de la culture. Ses soutiens dans le milieu intellectuel ? Ils sont rares. Pierre Tambourin, directeur général de Génopole à Evry, est pour l'instant le seul à s'être déclaré en sa faveur. Le biologiste dit apprécier avant tout "son honnêteté, sa volonté et son professionnalisme" (Le Monde).
Réalisme (4,5/5)
Tout comme Hollande, Manuel Valls dénonce le caractère utopique du budget annoncé par Martine Aubry et entend trouver des moyens de financement autres que la subvention et le mécénat. "J'appelle à dépasser le clivage traditionnel entre "public" et "privé" et à inventer de nouvelles organisations mixant solidarités internes aux filières, argent public et investissements privés," confiait-il en août dernier dans une tribune des Inrocks.
La question numérique (4/5)
Fidèle au projet commun socialiste, Manuel Valls s'oppose lui aussi à la loi Hadopi qu'il juge inadaptée aux attentes de la jeunesse. Une fois n'est pas coutume, il rejoint Jean-Michel Baylet à propos de la contribution créative mais diffère sur son montant. Si le sénateur de Tarn-et-Garonne envisage une contribution comprise entre 5 et 10 euros par mois, Manuel Valls propose de son côté 2 euros mensuel. Autre projet : la mise en application d'une "Taxe Tobin numérique", nourrie par les bénéfices des moteurs de recherche. Il souhaite également rendre accessible toutes les grandes œuvres de notre patrimoine culturel sur le net.
Expérience (1/5)
Aucune réforme culturelle n'est venue enrichir son mandat municipal. Pire, Manuel Valls a dû essuyer en mai dernier de nombreuses critiques de la part des associations et des acteurs culturels suite à la dissolution de la MJC de la ville, remplacée par une maison de quartier bien moins dynamique.
Propositions (2,5/5)
Les objectifs de Manuel Valls séduisent : accès à la culture pour tous, délocalisation des projets culturels, défense du pluralisme, invention d'"un statut de l'artiste digne du XXIe siècle, en mettant autour d'une table l'ensemble des organismes sociaux et sociétés civiles qui contribuent aux droits des artistes" (Rue89). Simples déclarations d'intention. Les exemples précis se font rares mise à part la promesse de l'instauration d'États généraux de la culture qui laisse augurer un véritable engagement en matière de politique culturelle.
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